Une nouvelle stratégie nationale pour une alimentation saine, durable et accessible à tous
Développement produit
Début avril, le gouvernement a dévoilé le projet de Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC), qui trace les grandes lignes de la politique alimentaire française pour la période 2025-2030. Ce projet, est actuellement soumis à consultation publique jusqu’au 4 mai.
Un cadre hérité du PNAN et renforcé par la loi Climat et Résilience
Pour rappel, le Programme national de l’alimentation et de la nutrition (PNAN) a été mis en place en 2019 afin de promouvoir des choix alimentaires bons pour la santé et respectueux de l’environnement tout en réduisant les inégalités d’accès à une alimentation de qualité et durable. Il se décline à travers plusieurs plans comme le PNA 3 et le PNNS 4.
Dans la continuité des recommandations de la Convention citoyenne pour le climat, la loi Climat et Résilience a prévu la création d’une stratégie nationale pour l’alimentation, la SNANC, qui vient désormais consolider et orienter les futures politiques alimentaires du pays.
Des objectifs précis pour une alimentation plus responsable
La SNANC propose une vision globale de l’alimentation de demain, articulée autour de plusieurs grands objectifs :
- Promouvoir une alimentation respectueuse de l’environnement ;
- Lutter contre les inégalités sociales d’accès à une alimentation durable ;
- Renforcer la souveraineté alimentaire et l’ancrage local ;
- Soutenir des systèmes alimentaires qui créent de l’emploi et rémunèrent équitablement les producteurs ;
- Veiller à la déclinaison et à l’atteinte de ces objectifs par les différents acteurs territoriaux ;
- Garantir une application territoriale ambitieuse, y compris en outre-mer.
Ces priorités seront par la suite déclinées à travers des plans d’action à l’échelle nationale et locale.
Ce projet de la SNANC, après prise en compte des avis de ces instances consultatives, permet ainsi d’engager le travail de concertation et d’élaboration du PNNS 5 et du PNA 4, afin de décliner opérationnellement les orientations et objectifs stratégiques de la SNANC.
Des objectifs chiffrés à l’horizon 2030
- -30 % de surpoids chez les enfants et adolescents (par rapport à 2015) ;
- +12 % de consommation de produits bio ;
- 50 % de produits durables, dont 20 % de bio, en restauration collective ;
- 80 % des territoires couverts par des Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) labellisés de niveau 2 ;
- Réduction de 50 % du gaspillage alimentaire d’ici 2025 en restauration collective et distribution, et d’ici 2030 dans les autres secteurs (par rapport à 2015) ;
- Lutter contre l’insécurité alimentaire et atteindre 3 000 communes bénéficiaires de la tarification sociale ;
- Faire évoluer les habitudes alimentaires vers les repères du PNNS (augmentation de la consommation de fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, et diminution de la consommation de viandes et charcuteries, en particulier importées).
Des actions concrètes pour transformer notre système alimentaire
Quatre grands axes structurent le plan d’action proposé, avec des mesures phares telles que :
- Accompagner l’évolution des régimes alimentaires en cohérence avec le PNNS, notamment à travers la diversification des sources de protéines ;
- Engager une transition industrielle ambitieuse vers une offre alimentaire saine et durable via notamment une amélioration de la composition nutritionnelle de l’offre alimentaire à travers des seuils maximaux en sel, en sucres, en gras, et minimaux en fibres, pour les aliments les plus contributeurs, sur la base d’accords collectifs révisés ;
- Réduire efficacement l’exposition des enfants et des adolescents aux publicités et parrainages pour des produits trop gras, sucrés, salés, sur les différents médias (traditionnels et numériques) par la mise en œuvre de la Charte alimentaire 2025-2029. Cette démarche intègre, pour la première fois, les plateformes numériques et prévoit un renforcement de l’information nutritionnelle ;
- Inciter les annonceurs à apposer le Nutri-Score et l’affichage environnemental lorsqu’il sera disponible sur les publicités alimentaires dans les différents types de médias ;
- Expérimenter les modalités d’une extension de l’usage volontaire du Nutri-Score aux denrées non pré-emballées et à la restauration hors foyer pour des choix éclairés favorables à la santé : une phase expérimentale de trois ans permettra d’identifier d’éventuelles contraintes et d’ajuster en conséquence le périmètre si nécessaire, avant une généralisation du dispositif pour les opérateurs volontaires
Pour en savoir plus sur l’ensemble des mesures proposées dans le cadre de la SNANC, vous pouvez consulter le rapport complet en ligne sur le site du ministère de l’Agriculture : https://agriculture.gouv.fr/consultation-publique-projet-de-strategie-nationale-pour-lalimentation-la-nutrition-et-le-climat