SNANC : des attentes fortes pour une stratégie alimentaire ambitieuse et cohérente

SNANC : des attentes fortes pour une stratégie alimentaire ambitieuse et cohérente

Développement produit

Annoncée dans le cadre de la loi "Climat et Résilience" de 2021, la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) est attendue de longue date par les acteurs de la société civile. Elle vise à définir la feuille de route française en matière de transition alimentaire pour la période 2025-2030.

Pour rappel, en avril 2023, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a publié un avis définissant les priorités de santé publique à intégrer dans la SNANC. Le projet de la SNANC, publié en avril 2025, repose sur 4 axes stratégiques et 20 objectifs prioritaires. Pour en savoir plus sur ces objectifs, consultez notre article dédié ou le document source du projet.

Une publication qui suscite de nombreuses réactions

La publication du projet de la SNANC a généré de nombreuses réactions des parties prenantes : associations de consommateurs, distributeurs, scientifiques …

Dès le mois de mars, peu de temps avant la publication officielle de la SNANC, un premier courrier signé par des associations comme Foodwatch, Greenpeace, WWF ou Réseau Action Climat appelait la SNANC à :

  • Fixer des objectifs chiffrés de réduction de la consommation de produits d’origine animale ;
  • Promouvoir une production de viande plus durable,
  • Soutenir les éleveurs dans cette transition,
  • Favoriser les protéines végétales françaises.

Le 12 juin, plusieurs enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino, Groupement Mousquetaires et la Coopérative U) ont publié une tribune demandant au gouvernement d’aller plus loin et plus vite dans la transition alimentaire et écologique, afin qu’ils puissent fournir à leurs clients une alimentation plus responsable, saine et durable. Ils appellent donc le gouvernement à fixer :

  • Un affichage environnemental harmonisé, fiable, transparent, compréhensible pour les consommateurs et facile à mettre en œuvre pour les entreprises ;
  • Un meilleur encadrement des labels ;
  • Des campagnes de sensibilisation grand public sur l’alimentation durable (semblables à celle sur les 5 fruits et légumes par jour notamment sur les protéines végétales comme les légumineuses, les fruits à coque et les produits céréaliers complets ;
  • Une limitation de la publicité ciblant les enfants pour des produits de mauvaise qualité nutritionnelle ;
  • Des règles communes pour tous les distributeurs pour une alimentation plus durable.

Le 13 juin, le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) a publié un avis dans lequel il salue certaines avancées, tout en soulignant un certain nombres de limites par rapport au projet de SNANC. Dans son avis, le CNLE émet 17 recommandations, notamment :

  • Instaurer une limitation des promotions sur les produits ultra-transformés ;
  • Rendre obligatoire le Nutri-Score pour une meilleure information nutritionnelle des consommateurs,
  • Mieux encadrer la publicité nutritionnelle afin de protéger les enfants de la publicité et du marketing ;
  • Garantir au moins 50% des promotions sur des produits sains à des prix accessibles

Enfin le 18 juin, 87 organisations ont interpellé le gouvernement, dans une lettre ouverte, afin qu’ils agissent sur l’amont et l’aval de la chaîne alimentaire. Ils souhaitent notamment : 

  • Un accompagnement des agriculteurs vers des pratiques agricoles rémunératrices, économes, respectueuses du bien-être animal et qui préservent les écosystèmes ;
  • Une transformation des environnements alimentaires sur l’offre et la mise en avant des produits en magasin, la publicité et le marketing (TV, internet et réseaux sociaux, etc.), tout en rendant les produits sains et durables plus accessibles sur le plan économique ;
  • L’interdiction de la publicité et du marketing destiné aux enfants pour les produits trop sucrés, gras ou salés ;
  • L’obligation généralisée du Nutri-Score sur tous supports ;
  • Une meilleure transparence des prix et un encadrement des marges sur les produits sains et durables ;
  • Des objectifs d’approvisionnement pour les distributeurs en produits biologiques, équitables et de qualité ;
  • Fixer une trajectoire claire de réduction de la consommation de viande à l’horizon 2030 ;
  • Assurer un soutien financier pérenne de 80 millions d’euros par an aux Projets Alimentaires Territoriaux (PAT),
  • La nomination d’un€ délégué(e) interministériel(le) pour piloter la mise en œuvre de la SNANC.

Quel avenir pour la SNANC ?

Pour les professionnels de l’agroalimentaire, la SNANC représente une opportunité majeure de transformation. Mais pour que cette stratégie soit à la hauteur des enjeux climatiques, nutritionnels, sociaux et économiques, elle devra s’accompagner d’outils opérationnels, de financements adaptés et d’un cadre réglementaire incitatif et clair.

Le secteur agroalimentaire est prêt à jouer un rôle moteur. À condition que l’État donne le cap, les moyens, et favorise une dynamique collective ambitieuse.

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