Rapport de Santé publique France sur l'exposition des enfants et des adolescents aux publicités des produits gras, salés et sucrés

Rapport de Santé publique France sur l'exposition des enfants et des adolescents aux publicités des produits gras, salés et sucrés

Communication nutrition-santé

Le 24 juin, Santé publique France a publié une étude concernant l’exposition des enfants et des adolescents aux publicités des produits gras, salés et sucrés, en réponse à la saisine de la DGC du 2 octobre 2018.

Dans son rapport, Santé publique France rappelle que dans un rapport de 2018 de l’OMS sur l’implémentation des recommandations visant à encadrer le marketing, il est notamment évoqué que le marketing pour les produits gras, salés et sucré était associé, chez les enfants et les adolescents à :

  • des attitudes plus positives à l’égard des produits gras, sucrés, salés ;
  • une augmentation des préférences gustatives pour les produits publicisés ;
  • une augmentation globale de la préférence pour les produits gras, sucrés, salés quel que soit le produit ;
  • une pression plus forte auprès des parents pour acheter des produits gras, sucrés, salés ;
  • une augmentation à court terme de la consommation de produits gras, sucrés, salés ;
  • une plus forte consommation de produits gras, sucrés, salés et une consommation plus faible de produits favorables à la santé ;
  • un poids plus élevé.

La loi du 20 décembre 2016 relative à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse de la télévision publique visait à protéger la santé des enfants. Néanmoins, son effet est extrêmement limité puisque le temps passé devant les programmes jeunesses (toutes chaînes confondues) représente moins de 1 % du temps de TV regardé par les enfants de 4 à 17 ans.

Cette étude révèle notamment que :

  • Internet est devenu le premier média consommé par les adolescents (1h59 par jour) et le deuxième média consommé par les enfants (53 min par jour) après la télévision.
  • Les investissements publicitaires sur l’ensemble des médias pour les produits de Nutri‑Score D et E représentent 48 % des investissements alimentaires en 2018, contre 36% pour les produits A,B,C (et 16% pour les produits non classés/non concernés).
  • Le nombre de publicités vues par des enfants pour des produits de Nutri‑Score D ou E est resté stable entre 2015 et 2018 et représente en moyenne 16 publicités par semaine.
  • La moitié de ces publicités sont vues entre 18h00 et 22h00.

Dans son rapport, Santé publique France fait donc plusieurs propositions pour limiter l’exposition des enfants au marketing des produits gras, sucrés et salés :

  • Encadrer le marketing à destination des enfants et des adolescents jusqu’à 17 ans
  • Encadrer les communications commerciales pour les produits de faible qualité nutritionnelle, classés D et E selon le Nutri-Score ainsi que les communications de marques associées à ces produits. Santé publique France propose qu’une marque soit considérée comme associée à un produit gras, sucré, salé « si la marque est très fortement associée à un produit gras, sucré, salé, et ce même si la marque commercialise d’autres types de produits ». Par ailleurs, concernant la publicité pour les gammes de produits, la publicité sera considérée comme faisant la promotion de produits gras, sucrés, salés si plus de 50 % de la gamme est constituée par des produits gras, sucrés, salés.
  • Encadrer la communication commerciale à la télévision et la communication commerciale et la promotion des marques sur internet
  • Interdire la publicité, le placement de produits et le parrainage TV pour les produits ayant un nutri-Score D ou E et les marques associées pendant les tranches horaires où le plus grand nombre d’enfants et d’adolescents regardent la télévision.
  • Appliquer les mêmes restrictions horaires qu’en TV pour les produits ayant un Nutri-Score D ou E et marques associées pour la publicité avec achat d’espace sur les sites et les réseaux sociaux (quel que soit le support et le format)
  • Interdire de diffuser des contenus destinés aux enfants ou adolescents faisant la promotion directe ou indirecte de produits ayant un Nutri‑Score D et E ou de la marque associée pour les sites de marques et leurs pages sur les réseaux sociaux, les advergames, les applications mobiles
  • Interdire la diffusion par des influenceurs, de contenus destinés aux enfants ou adolescents faisant la promotion directe ou indirecte de produits ayant un Nutri‑Score D et E ou de la marque associée.

Par ailleurs, Santé publique France propose de refondre le dispositif de messages sanitaires et préconise de développer un nouveau dispositif de messages sanitaires dissocié du contenu publicitaire. Santé publique France propose que ces messages prennent la forme d’un message de quelques secondes en début d’écran publicitaire en TV, cinéma, radio et sur les sites de partage de vidéo.

Pour les supports imprimés tels que la presse, les catalogues promotionnels des producteurs ou distributeurs, un encart consacré aux messages sanitaires dont le format et les modalités d’affichage devront être définies ultérieurement devra être inséré dans les supports.

Pour la publicité extérieure, les messages sanitaires seraient intégrés sur des panneaux distincts des messages publicitaires. Ce serait également le cas pour les bannières Internet.

En complément, pour les produits avec un Nutri‑Score D et E et les marques associées à ces produits, Santé publique France préconise l’intégration d’un bandeau indiquant le Nutri‑Score des produits, sur les publicités.

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