Les consommations alimentaires dans la restauration hors foyer en France

Les consommations alimentaires dans la restauration hors foyer en France

Communication nutrition-santé

L’Anses a publié en Février un rapport d’appui scientifique et technique sur les consommations alimentaires et apports nutritionnels dans la restauration hors foyer (RHF) en France.

Selon l’Insee, la restauration hors foyer peut-être scindée en 3 catégories :

- La restauration commerciale (incluant la restauration rapide) ;

- Les débits de boissons (contenant les bars et cafés) ;

- La restauration collective (incluant les traiteurs et autres services de restauration collective).

Cette étude de l’ANSES a été réalisée à partir des données de la 3ème étude Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires (INCA 3) et de la table Ciqual 2016 (table française de composition nutritionnelle des aliments).

De cette étude, il en ressort que :

- 60.1 % des adultes (dont près de 80% des adultes actifs) et 83.2% des enfants consomment régulièrement des aliments issus de la RHF (toutes catégories confondues).

-Les repas proposés en restauration collective (scolaire et d’entreprise) apparaissent plus conformes aux recommandations alimentaires actuelles par rapport aux types de restauration hors foyer : « 40 % des adultes et 75 % des enfants et adolescents fréquentent les restaurants d’entreprise et les restaurants scolaires au moins une fois par semaine. Après les repas pris au domicile, la restauration collective est celle qui contribue en moyenne le plus aux consommations alimentaires et apports nutritionnels des individus : environ 10 % chez les adultes, entre 15 et 20 % chez les enfants et adolescents. »

Ceci peut s’expliquer par le fait que la restauration collective est encadrée par les lignes directrices du GEMRCN (“Groupement d’Etude des Marchés en Restauration Collective et de Nutrition”) qui établit notamment la composition des repas sous forme de fréquences et de grammages.

De plus, les consommations en restauration collective, sont davantage corrélées avec les recommandations alimentaires actuelles que les autres types de RHF : plus de fruits et légumes, de produits laitiers et de fibres/ moins de boissons rafraîchissantes sans alcool et de sandwichs, pizza, tartes, pâtisseries et biscuits salés, de sel.

L’Anses recommande donc de faciliter l’accès à la restauration collective au plus grand nombre.

- L’ANSES alerte sur la quantité nutritionnelle dégradée en restauration rapide : chez les adolescents, la restauration rapide se classe en 2ème position en termes de fréquentation de RHF et de contributions aux apports. Pour cette population, elle semble constituer un concurrent direct aux restaurants scolaires, pourtant de meilleure qualité d’un point de vue nutritionnel.

Bien que sa contribution aux consommations et apports reste encore limitée (5 % ou moins), sa fréquentation au moins une fois par semaine a doublé entre 2006 et 2014, aussi bien chez les adultes que chez les enfants et adolescents, laissant présager une contribution plus importante à l’avenir dans l’ensemble de la population.

La standardisation des apports révèle qu’un repas de RHF rapide est plus dense en presque tous les nutriments (énergie, lipides, AGS, glucides, sucres, fibres) que les repas hors RHF. La densité énergétique ainsi que les densités en glucides et en sucres sont supérieures à celles des repas pris dans les autres types de RHF (collective et commerciale traditionnelle).

Par ailleurs, la restauration rapide constitue probablement un concurrent direct de la RHF scolaire chez les adolescents qui « préfèrent manger ailleurs ». Les boissons rafraîchissantes sans alcool et les sandwichs, pizzas, tartes, pâtisseries et biscuits salés étant des contributeurs majeurs des apports nutritionnels chez les non-consommateurs de RHF scolaire. Pour toutes ces raisons, elle peut constituer un levier pertinent en termes de santé publique. 

En effet, par rapport aux autres lieux, les repas pris en RHF commerciale rapide présentent le profil nutritionnel le plus dégradé (en énergie, lipides, sucres et sel notamment).

- La RHF commerciale traditionnelle contribue plus particulièrement aux consommations de plats à base de poissons, boissons alcoolisées, pommes de terre et autres tubercules et de viandes.

Un repas en RHF commerciale traditionnelle apporte davantage d’énergie, de lipides et de glucides qu’un repas pris hors RHF. Comparativement aux autres types de RHF, les apports issus de repas de RHF commerciale traditionnelle sont intermédiaires entre la RHF collective et la RHF rapide : supérieurs à ceux de RHF collective en termes d’énergie, de lipides et d’acides gras saturés et inférieurs à ceux de RHF commerciale rapide concernant les glucides, les sucres et les fibres.

La contribution aux consommations et apports nutritionnels des restaurants traditionnels est modérée chez les adultes (moins de 10 %) et très faible chez les enfants et adolescents (1 %), ce qui en fait un levier limité pour améliorer l’alimentation hors foyer des Français. Toutefois, des axes d’amélioration du profil nutritionnel des repas qui y sont servis sont identifiés sur certains nutriments (énergie, lipides, glucides).

Enfin, l’Anses rappelle que 80 % des consommations et apports nutritionnels des individus sont issus de l’alimentation à domicile. L’amélioration de la qualité de l’alimentation des individus doit donc s’intégrer dans une approche globale, visant une meilleure offre alimentaire et la mise en place de mesures complémentaires telles que l’information ou l’éducation nutritionnelle des populations.

Retour

Un besoin ? Un projet ?