Publication des résultats de l'étude sur l'alimentation totale infantile (EATi) par l'ANSES
Communication nutrition-santé
Le 28 Novembre dernier, l’ANSES a publié l’ensemble des données issues de son étude sur l’alimentation totale infantile (EATi). 670 substances présentes dans l’alimentation des enfants ont ainsi été analysées (contaminants environnementaux, minéraux, produits phytopharmaceutiques…).
Le document disponible sur le site data.gouv.fr reprend l’ensemble des données de concentrations moyennes dans les aliments du régime alimentaire des enfants de moins de 3 ans non allaités.
Ce travail colossal de près de 6 ans a porté sur 5484 produits achetés soit 97% du régime alimentaire des enfants de moins de 3 ans.
Les résultats de cette enquête ont montré que pour 90% des substances évaluées, le risque sanitaire associé à la présence potentielle de contaminants chimiques dans les aliments pouvait être écarté.
Néanmoins, 9 substances pour lesquelles un nombre non négligeable d’enfants présente une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence appellent à une certaine vigilance. Il s’agit de l’arsenic inorganique, du plomb, du nickel, du PCDD/F, du PCB, des mycotoxines T-2 & HT-2, de l’acrylamide, du déoxynivalénol et de ses dérivés ainsi que du furane.
Pour 7 autres substances, le risque ne peut pas être écarté pour les consommateurs de soja : aluminium, cobalt, strontium, méthylmercure, sélénium, cadmium et génistéine.
La couverture des besoins des 12 minéraux d’intérêt nutritionnel a par ailleurs été analysée lors de cette étude. Il en ressort que des insuffisances d’apports ont été observées notamment pour le zinc, le calcium et le fer ou à l’inverse des excès d’apports en zinc et calcium en fonction de l’âge des enfants. Cependant, les risques liés à ces excès d’apports n’ont pas été étudiés.
La mise en place ou le renforcement de mesures de gestion visant à limiter les niveaux d’exposition s’avère nécessaire pour les 16 substances à surveiller, notamment les 9 pour lesquelles la situation a été jugée préoccupante. Pour les substances pour lesquelles le risque ne peut être exclu ou n’a pas pu être évalué, l’Agence recommande d’acquérir des connaissances complémentaires.
L’ANSES conclut : « L’étude montrant par ailleurs que la diversification alimentaire entraîne des expositions à certains contaminants supérieures à celles engendrées par la consommation de préparations infantiles, sans pour autant que celles-ci soient jugées préoccupantes, l’Agence rappelle la nécessité de suivre les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) et de ne commencer la diversification alimentaire qu’à partir de 6 mois. Après 6 mois, l’Agence rappelle la recommandation générale de diversité du régime alimentaire et des sources d’approvisionnement.
L’étude a par ailleurs mis en évidence la consommation de lait courant par plusieurs enfants âgés de moins d’un an. L’Agence rappelle que seuls le lait maternel ou les préparations infantiles permettent de couvrir les besoins du nourrisson. En outre, le lait courant, quelle que soit l’espèce animale productrice, n’est pas adapté aux besoins nutritionnels des enfants de moins d’un an ».