Publication de l’avis du HCSP concernant la couverture des besoins de la population générale en vitamine D et en fer

Fin septembre, le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) a publié un avis concernant la couverture des besoins en vitamine D et en fer de la population française adulte (hors femmes enceintes et allaitantes, enfants, femmes dès la ménopause ou hommes de plus de 65ans).

Cet avis fait suite à la mise à jour des repères nutritionnels pour la population générale.

LE FER

Il en ressort de ce rapport que :

• La prévalence de l’anémie chez les hommes et les femmes n’a pas évolué entre l’étude ESTEBAN de 2015-2016 et l’étude ENNS (Étude Nationale Nutrition Santé) de 2006 ;
• 5,2% des femmes de 18 à 39 ans et 9,4% des femmes de plus de 40 ans non ménopausées présentaient une anémie, 23% des 18-39 et 15,3% des plus de 40 ans présentaient une déplétion en fer et 2,8% des 18-39 ans et 5,5% des plus de 40 ans présentaient une anémie ferriprive ;
• Les mesures de prévention devraient se concentrer sur les groupes à risques d’anémie ferriprive (femmes en âge de procréer à risque élevé : faible niveau socio-économique, grandes multipares, département d’outre-mer). Les modalités de dépistage et de prise en charge devraient être définies par la HAS ;
• Il ne semble pas opportun de chercher à augmenter les apports en fer pour l’ensemble de la population, sans distinction de groupes à risque de déficience.

LA VITAMINE D

Pour rappel, la vitamine D de notre organisme provient en grande majorité (80 à 90%) de la synthèse cutanée lors de l’exposition au soleil (via les UV) . Seule une faible partie de vitamine D provient de l’alimentation (10 à 20%).

Les conclusions du rapport montrent que :

• Compte tenu des habitudes alimentaires françaises et des recommandations visant à limiter la consommation de poisson (2 fois par semaine), il semble difficile d’obtenir un apport en vitamine D correspondant aux valeurs d’apports alimentaires conseillés ;
• Selon l’étude ESTEBAN de 2015, 6,5% des Français adultes présentaient une carence en vitamine D (<10 ng/ml). Les populations à risque étant principalement les personnes en situation de précarité, les personnes obèses, les personnes ne s’exposant pas au soleil (personnes vivant en institution ou portant des vêtements très couvrants ainsi que les personnes à peau très pigmentée vivant sous des latitudes élevées) ;
• Dans l’optique de favoriser un statut adéquat en vitamine D de la population générale adulte (hors groupes particuliers), le HCSP recommande d’assurer une exposition solaire modérée mais suffisante, de consommer des aliments riches en vitamine D (poissons gras, huile de foie de morue, fromages et produits laitiers), en adéquation avec les repères nutritionnels actuels et d’éviter l’auto-prescription de compléments alimentaires riches en vitamine D.