Nutri-Score : signature de l'arrêté
Communication nutrition-santé
L'arrêté interministériel visant à mettre en place le nouvel algorithme de calcul a été publié au Journal Officiel ce samedi 15 mars 2025.
Concrètement qu'est-ce que cela change ?
L'objectif de la mise à jour de l'algorithme de calcul du Nutri-Score est de permettre une meilleure discrimination des produits au sein des différentes catégories de produits, pour permettre au consommateur de faire des choix alimentaires plus sains.
Certains produits se verront donc attribuer:
- une meilleure notation pour les poissons gras, les huiles riches en bonnes graisses, les fruits à coques non salés etc...
- une notation plus sévère pour les produits salés, sucrés, les boissons contenants des édulcorants, certains plats préparés etc...
Selon Santé publique France, entre 30 et 40% des produits vont voir leur note changer.
Focus sur les évènements des dernières semaines
Voici quelques rappels sur la saga Nutri-Score des dernières semaines, pour ceux qui n'auraient pas tout suivi! Alors que début mars, la cellule investigation de Radio France révélait que la Commission Européenne avait renoncé à imposer ce système d’étiquetage nutritionnel à l’échelle de l’Union Européenne, le débat avait également rebondit en France avec un nouvel épisode pour le moins inattendu.
Une déclaration qui met le feu aux poudres
Tout est parti d’une intervention d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, en réponse à une question posée par Jean-Claude Anglars, sénateur de l’Aveyron
Elle y annonçait son intention de bloquer la signature de l’arrêté du nouvel algorithme de calcul du Nutri-Score, expliquant vouloir " voir ses marges de manœuvre pour en corriger les effets négatifs, mais croyez bien que je m’y intéresse de très près ». Cette déclaration faisait notamment référence à la récente mise à jour de l’algorithme du Nutri-Score, qui impacte défavorablement certains produits laitiers.
Les réactions n’ont pas tardé à affluer. Associations de consommateurs et communauté scientifique se sont mobilisés pour interpeller le gouvernement, à l’image de la lettre ouverte adressée au Premier ministre François Bayrou, réclamant une validation rapide du décret. L’association Foodwatch, pour sa part, a publié un communiqué de presse accusant la ministre de "cajoler les lobbies" au détriment de la santé des consommateurs.
Un revirement de situation
Coup de théâtre quelques jours plus tard : le 12 mars, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, ainsi que le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, ont pris les devants en signant l’arrêté. "Les deux ministres s’engagent très clairement en faveur d’une application très rapide de l’arrêté", a précisé le cabinet de Catherine Vautrin.
Face à cette décision, le ministère de l’Agriculture a choisi de ne pas commenter.
Il n'est également qu'une question de temps avant que le ministre de l'économie et des finances, Eric Lombard signe l'arrêté comme l'indiquait son cabinet au monde le 12 mars "La signature est imminente".
C'est maintenant chose faite, puisque la ministre de l'Agriculture a également signé l'arrêté le 14 mars: "Compte tenu des enjeux impératifs de santé publique, les ministres ont décidé de signer l'arrêté modifiant les règles de calcul du Nutri-Score", explique un communiqué des ministres en charge de l’Économie, de la Santé, de l'Agriculture et du Commerce.
L'arrêté a par la suite été publié dans la foulée, puisqu'il est paru au journal officiel de la République le 15 mars, mettant fin à une longue période d'indécision.