Evaluation du Nutri-Score en lien avec les recommandations nutritionnelles et la reformulation des produits aux Pays-Bas

Evaluation du Nutri-Score en lien avec les recommandations nutritionnelles et la reformulation des produits aux Pays-Bas

Etiquetage nutritionnel

Fin décembre, un article sur l’évaluation du Nutri-Score en lien avec les recommandations nutritionnelles et la reformulation des produits aux Pays-Bas a été publié. Pour rappel, les Pays-Bas se sont engagés en faveur du Nutri-Score, comme système d’affichage en face avant des produits en 2020.

Cette étude avait pour double objectifs :

  • D’étudier dans quelle mesure la classification Nutri-Score des aliments et des boissons commercialisés aux Pays-Bas était cohérente avec les recommandations nutritionnelles nationales ;
  • D’analyser plusieurs scénarios pour savoir si le Nutri-Score peut inciter à la reformulation des produits. Pour tous les scénarios, le Nutri-Score de chaque aliment a été recalculé après modification de la recette (diminution des nutriments négatifs, augmentation des nutriments positifs) et le nombre d'aliments par classe Nutri-Score a été comparé à son Nutri-Score de référence.

Il en ressort de cette étude que les Nutri-Scores obtenus sur la catégorie fruits et légumes, légumineuses et fruits à coques non salés (A ou B) sont en cohérence avec les recommandations nutritionnelles du pays, qui encouragent à augmenter la consommation de ces groupes d’aliments.

Par ailleurs, une consommation élevée de poisson est recommandée dans les recommandations nationales. Or, le Nutri-Score de cette catégorie de produits n’est pas en cohérence avec les recommandations puisqu’on retrouve des produits classés A ou B (pour 61% des produits), C (17%) ou D (22%). Néanmoins il s’agit d’un groupe très hétérogène car aussi bien les poissons bruts que les poissons transformés ont été pris en compte dans l’étude.

Au niveau de la viande, le pays recommande d’augmenter la consommation de produits végétaux et de diminuer sa consommation de viande en limitant la consommation de viande rouge et en particulier les viandes transformées. Les viandes non transformées sont principalement classées en A ou B et les préparations à base de viande transformée en D ou E. Pour ce qui est des alternatives à la viande, 61% des produits obtiennent un Nutri-Score A ou B et environ 1/3 un Nutri-Score C, du fait de leur teneur en sel élevée.

Au niveau des produits laitiers, ceux ne contenant pas de sucres ajoutés sont classés en Nutri-Score A (100% des références) alors que les produits avec sucres ajoutés sont classés A ou B. Pour ce qui est des desserts lactés, ceux-ci obtiennent plus souvent un Nutri-Score C ou D voire E (pour 2% des desserts lactés sucrés).

La consommation de boissons sucrées est à limiter. L’eau et les boissons non alcoolisées sans sucres ajoutés obtiennent principalement un Nutri-Score A (100% des eaux) ou B (91% des boissons non alcoolisées) alors qu’une large proportion de sirops et jus de fruits avec ajout de sucre obtiennent un Nutri-Score C.

Pour ce qui est du sel, dont la consommation est à limiter, les résultats sont plus hétérogènes. Les fromages sont principalement classés en D ou E, le pain est classé en A ou B en fonction du type de pain voire en B ou D pour les pains salés, les préparations de viande et les snacks salés étaient souvent classés en D ou E. Enfin, les plats préparés étaient souvent classés en A ou B. Les produits les moins salés obtenaient un meilleur Nutri-Score que les produits plus salés.

Pour augmenter les apports en fibres il est recommandé de remplacer les produits céréaliers raffinés par des produits complets. Les produits céréaliers contenant le plus de fibres étaient fréquemment classés en A ou B. Néanmoins, cela ne permettait de faire une distinction entre les produits raffinés et ceux non raffinés car plus de 50% des produits céréaliers sont classés en A ou B indépendamment de leur teneur en fibres. Seuls quelques produits céréaliers étaient classés en E (environ 3%).

Enfin, les acides gras saturés devraient être remplacés par des acides gras insaturés pour un meilleur équilibre nutritionnel. Les huiles et les matières grasses avec un faible ratio acides gras saturés / lipides totaux étaient classés en C ou D alors que les huiles et matières grasses avec un ratio élevé en acides gras saturés étaient classées en E.

Concernant le premier objectif de l’étude, il en ressort que les Nutri-Score de certains groupes alimentaires sont en cohérence avec les recommandations nutritionnelles du pays notamment les fruits et légumes, les légumineuses, les fruits à coques non salés qui étaient classés en A ou B. Le Nutri-Score est cependant moins en cohérence avec les recommandations visant à limiter la consommation de boissons lactées sucrées, de réduire sa consommation de viande rouge et ld remplacer les produits céréaliers raffinés par des complets.

Au niveau des simulations de reformulations de produits, les schémas ci-dessous montrent le pourcentage total d’aliments qui sont passés à une note Nutri-Score plus favorable après reformulation sur un nutriment en particulier :

  • Impact de la réduction du sodium (1 point) sur le Nutri-Score des produits (amélioration de la note):

Pas d’impact sur les fruits à coques qui étaient déjà en note Nutri-Score A.

  • Impact de la réduction des acides gras saturés (1 point) sur le Nutri-Score des produits (amélioration de la note):

  • Impact de la réduction des sucres (1 point) sur le Nutri-Score des produits (amélioration de la note):

 

  • Impact de l’augmentation de la teneur en fibres (1 point) sur le Nutri-Score des produits (amélioration de la note):

 

Au niveau du second objectif de l’étude, il apparait que le Nutri-Score peut être une incitation à la reformulation des produits (amélioration de la note Nutri-Score pour jusqu’à 30% des produits dans une catégorie donnée en gagnant 1 point sur les acides gras saturés, le sodium, le sucre ou les fibres).

Toutefois, des modifications de l'algorithme pourraient renforcer le Nutri-Score afin d'aider les consommateurs dans leurs choix alimentaires.

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