Enquête de la CLCV sur le rayon des plats préparés
Etiquetage nutritionnel
Le 6 mai, l’association CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) a dévoilé les résultats de son enquête sur le rayon des plats cuisinés industriels. Si l’étude met en lumière des avancées notables, elle souligne également des axes de progrès nutritionnels pour les professionnels du secteur.
Une adoption massive du Nutri-Score
Le Nutri-Score est affiché sur 87% des plats cuisinés échantillonnés (représentant 76% du marché total soit 150 références échantillonnées) contre seulement 37% en 2020 (41 références sur les 112 présentes à ce moment-là sur le marché).
Cette adoption marque une réelle avancée en matière de transparence. De grandes marques telles qu’Aldi, Carrefour, U, Picard ou Giovanni Rana se sont engagées dans cette démarche depuis 2020.
Avec la mise à jour du Nutri-Score les notes des plats préparés se dégradent
La mise à jour récente de l’algorithme de calcul du Nutri-Score impacte la notation de nombreux produits : près de deux tiers d’entre eux obtiennent une note inférieure. Seuls 9 % conservent leur score initial. Une majorité glisse vers des Nutri-Score B ou C.
Parmi les plats initialement notés A, seuls 9 % conservent cette note avec la nouvelle version du Nutri-Score ; la majorité recule, 58 % obtenant désormais un B et 33 % un C.
Pour les produits notés B auparavant, 15 % conservent leur position, tandis que 84 % obtiennent désormais un C et 1 % un D.
Enfin, les plats notés C restent globalement stables : 87 % conservent leur note, et 13 % passent en D.
Source: Enquête CLCV
Ces évolutions révèlent que malgré une meilleure lisibilité, les recettes doivent encore être améliorées.
Une grande hétérogénéité nutritionnelle au sein d’une même gamme
Source: Enquête CLCV
Toutes recettes de plats préparés confondues, 69% des plats sont notés C (104 références), 22% B (32 références), 7% D (11 références) et 2% A (3 références). Aucun plat n’est noté E.
L’analyse qualitative des produits révèle des disparités importantes, y compris au sein de familles de plats similaires. À titre d’exemple, des couscous ou tajines affichant tous un Nutri-Score C présentent des teneurs en sel allant de 0,58 g à 1,2 g/100 g, et des taux d’acides gras saturés variant de 0,6 g à 4,5 g/100 g sur les hachis parmentier.
Des recettes encore perfectibles
L’enquête met également en lumière la présence d’ingrédients peu attendus dans des plats préparés :
- 40 % contiennent des sucres ajoutés, dont 17 % sous forme de sucre, 4 % de dextrose, 3 % de sirop de glucose et 2 % de caramel.
- 25 % contiennent des "sucres cachés", présents notamment dans les bouillons, sauces ou marinades.
- 46 % intègrent au moins un additif, avec des plats allant jusqu’à cinq additifs différents dans une même recette
- 50 % des plats à base de viande utilisent des viandes transformées au détriment des viandes fraîches
- Enfin, les plats au poisson présentent des quantités de poisson très variables, de 14,5 % à 50 %.
Des signaux positifs et des pratiques à encourager
Malgré ces constats, plusieurs évolutions montrent que les efforts de reformulation commencent à porter leurs fruits :
- 10% des plats ont vu leur note Nutri-Score s’améliorer suite à la reformulations des produits.
- 13 recettes ayant auparavant des sucres ajoutés en sont désormais exemptes.
- Aucun produit n’utilise d’huile de palme.
- Certaines références se démarquent par des listes d’ingrédients épurées, sans additifs, sucres ajoutés, arômes ni viandes transformées.
Les requêtes de la CLCV
À l’issue de son enquête, la CLCV formule plusieurs demandes aux industriels et aux pouvoirs publics :
- Elle appelle les fabricants et les enseignes qui ne l'ont pas encore fait à adopter le Nutri-Score ;
- Elle invite les autorités à rendre obligatoire l’affichage du Nutri-Score, afin de garantir une information transparente pour les consommateurs ;
- Elle encourage les professionnels du secteur à intensifier leurs efforts de reformulation des recettes, en agissant notamment sur la réduction du sel, des acides gras saturés, des additifs et des sucres ajoutés.