Avis de l’Anses sur la répartition temporelle des prises alimentaires

Avis de l’Anses sur la répartition temporelle des prises alimentaires

Communication nutrition-santé

Fin mai, l’Anses a publié un avis relatif à l’actualisation des repères du PNNS sur la répartition des prises alimentaires, qui fait suite à la volonté de l’Anses de compléter ses travaux antérieurs d’élaboration de repères alimentaires quantitatifs et qualitatifs, dans le cadre du PNNS.

Cet avis de l’Anses avait pour objectif de répondre à plusieurs questions concernant le risque de développer des maladies chroniques non transmissibles en lien avec le nombre de prises alimentaires quotidiennes, les horaires des prises alimentaires, la durée du jeûne nocturne et enfin la distribution journalière des apports en énergie et en micro et macronutriments.

Le groupe de travail a retenu plusieurs associations notamment :

  • entre un dîner tardif chez l’enfant et l’adulte ou un dîner trop proche du coucher (moins de 2 heures chez l’adulte) et la prise de poids, l’obésité ainsi qu’une augmentation des facteurs de risque cardiométabolique ;
  • entre un jeûne nocturne prolongé et une réduction des facteurs de risque cardiométabolique dans la population d’adultes, en présence de petit déjeuner. En revanche, un jeûne prolongé par l’absence de petit déjeuner est associé à une augmentation de ces risques ;
  • entre une proportion plus grande de l’apport calorique journalier pris le soir et un poids ou une prise de poids plus élevés ainsi qu’une augmentation des facteurs de risque cardiométabolique dans la population d’adultes ;
  • entre une proportion plus grande de l’apport calorique journalier pris au petit déjeuner et un poids plus bas ou une prise de poids moins élevée chez l’adulte

Ces conclusions ont conduit le GT à proposer les recommandations suivantes :

  • privilégier un dîner tôt en soirée ;
  • privilégier un intervalle entre le dîner et le coucher d’au moins 2 heures chez l’adulte ;
  • privilégier un jeûne nocturne prolongé suivi d’un petit déjeuner ;
  • réduire les apports caloriques le soir (dîner et en-cas) en privilégiant leur redistribution en matinée (au petit déjeuner).

Ces recommandations concernent la population générale en bonne santé hors femmes enceintes ou allaitantes et personnes âgées.

Suite à ces recommandations le CES a souhaité mener une analyse complémentaire de second niveau en se fondant sur une approche nutritionnelle et épidémiologique plus sélective.

Concernant le lien entre le nombre de prises alimentaires et le développement de maladies non transmissibles, le CES endosse les mêmes conclusions que le groupe de travail indiquant que les données sont insuffisantes pour établir un lien entre le nombre quotidien de prises alimentaires et le risque de surpoids, d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardio-vasculaires, de cancer et de mortalité.

Pour ce qui est des horaires des prises alimentaires et la durée du jeûne nocturne, le CES estime que les données sont insuffisantes pour conclure sur leur lien avec le risque de développer des maladies chroniques non transmissibles.

Enfin, le CES estime que les études retenues sur le lien entre distribution journalière des apports nutritionnels et risque de maladies chroniques non transmissibles, suggèrent une association positive entre le pourcentage d’apport énergétique journalier reçu le soir et le risque d’obésité. Résultats qui doivent cependant être confirmés par d’autres études.

De ce fait, aucune recommandation sur la répartition temporelle des prises alimentaires n’a pu être formulée par le CES.

De nouvelles études spécifiquement conçues pour définir les relations entre répartition temporelle des prises alimentaires et santé devront être menées à l’avenir.

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