Avis de la Société Française de Santé Publique sur le PPNS 4

Avis de la Société Française de Santé Publique sur le PPNS 4

Communication nutrition-santé

En Avril, la Société Française de Santé Publique a rendu son rapport sur l’analyse du projet PNNS 4 (Programme National Nutrition Santé) pour la période 2019-2023, suite à la demande de la Direction générale de la santé.

En effet, la Direction générale de la santé souhaite recueillir les avis et suggestion de la Société Française de Santé Publique sur le projet de PNNS 4, dont le lancement est prévu pour le 2ème trimestre 2019.

Certaines limites du projet sont pointées du doigt par la Société Française de Santé Publique à la lecture de celui-ci, notamment :

  • Une prise en compte insuffisante des inégalités sociales de santé, si ce n’est dans une approche stratégique, tout au moins dans une perspective tactique et opérationnelle, sur les leviers qui permettraient de réduire les inégalités sociales de santé dans le cadre des interventions de santé publique;
  • Une prise en compte dominante des problématiques alimentaires au détriment de celles portant sur l’activité physique, et qui peut être reliée, d’une manière globale, à la confusion, sous l’appellation de « nutrition », entre ce qui relève de l’alimentation et de l’activité physique;
  • Un manque  d’intégration à  la  fois  entre  les  deux  axes  alimentation  et  activité  physique, mais  aussi  entre  les  niveaux  international,  national  et  local,  de  même  qu’entre  les  différents  champs  de  compétences  intéressés(agriculture, éducation  nationale,   jeunesse, sports   et   cohésion  sociale, aménagement du territoire, industrie, etc.) ;
  • Des mesures  majoritairement  incitatives  au  niveau  global  et  national  et  peu  de  mesures  réglementaires,  pourtant  de  plus  en  plus  souvent  recommandées.   Ces   mesures  réglementaires  visent  notamment  à  alléger  les  pressions  du  marketing,  ainsi  qu’à  faciliter   la   compréhension   par   les   consommateurs   des informations   sur   les produits, leur  permettant  ainsi  de  faciliter  un 
  • Des approches essentiellement individuelles s’adressant à un « consommateur éclairé » virtuel, alors que les données probantes invitent à favoriser les approches collectives plus fortement axées sur les déterminants qui façonnent son environnement

La Société Française de Santé Publique, souhaite particulièrement mettre l’accent sur les points suivants :

  • Une gouvernance ancrée dans l’intersectorialité, qui reste floue, entre un « Comité permanent restreint » dont la composition et le rôle ne sont pas définis, un « Comité de pilotage » et un « Comité de suivi », et dont on peine à comprendre si elle donne au secteur de la santé la conduite de cette politique ;
  • Une absence de référence aux Objectifs de développement durable, et à l’articulation qu’ils permettent de faire entre l’ensemble des éléments qui participent de la santé des populations (climat, agriculture, qualité de l’eau, qualité de l’air, modes de production des aliments...) ;
  • Une vision limitée de l’approche territoriale et de la participation des acteurs, qu’il s’agisse des élu(e)s ou des citoyen(ne)s ;
  • Une approche peu opérationnelle des objectifs définis par le Haut Conseil de la Santé publique dans son avis de 2018, qui sont particulièrement ambitieux voire peu réalistes dans le délai de 5 ans du programme, et dont on peine à comprendre comment il est envisagé de les atteindre.

Retour

Un besoin ? Un projet ?