Les émulsifiants pointés du doigt

Une étude récente publiée dans le British Medical Journal vient d’identifier un lien positif entre le risque de maladies cardio-vasculaires et certaines  catégories d’émulsifiants.

Cette étude a été menée par une équipe pluridisciplinaire (Inserm-Inrae-Cnam-Sorbonne) de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren-Cress). Ces chercheurs se sont intéressés de plus près aux liens entre santé cardiovasculaire et consommation de certains émulsifiants alimentaires. Pour ce faire, ils ont étudié les données issues de la cohorte Nutrinet-santé https://etude-nutrinet-sante.fr/

Cette cohorte mise en place en 2009 et alimentée depuis est une cohorte française qui mobilise des adultes volontaires suivis grâce au site Internet dédié. Chaque année, les participants remplissent un certain nombre de questionnaires dont des recueils alimentaires en ligne. Les données ainsi recueillies peuvent ensuite être recoupées avec des données issues de table de composition nutritionnelle (CIQUAL) ou des bases de données sur la composition des ingrédients (Open food facts). L'objectif de ce suivi est d'étudier les relations nutrition-santé.

Les émulsifiants pointés du doigt par cette étude sont les suivants :

• E460 à E468 : cellulose et dérivés
• E339 : phosphate trisodique
• E471 et 472 : mono et diglycérides d’acides gras

Point important : cette étude est une étude d’observation, qui ne peut pas à elle seule établir un lien de causalité. Pour ce faire cette étude doit donc être renforcée par d’autres types d’études d’intervention (telle qu’une étude cas-témoin, par exemple).

Dans une étude d'observation, si l'on met en évidence une association entre l'exposition à une caractéristique et la survenue d'une maladie, l'interprétation des résultats est plus difficile. En effet, on ne peut pas immédiatement conclure qu'il s'agit d'une relation causale, c'est-à-dire que la caractéristique est bien la cause (ou l'une des causes) de la maladie, car l’association peut être due au hasard ou à un biais.