Expertise de l’ANSES sur la révision du cahier des charges du Nutri-Score

Expertise de l’ANSES sur la révision du cahier des charges du Nutri-Score

Communication nutrition-santé

L’ANSES a été saisie par la Direction générale de la Santé pour réaliser une expertise concernant le projet d’arrêté relatif à la révision du cahier des charges du Nutri-Score.

Les conclusions de l’ANSES ont été publiée le 5 décembre dernier dans une note d’appui scientifique et technique.

L’EXPERTISE DE L’ANSES

-Concernant la modification de la composante négative du score, la nouvelle distribution des points sur les teneurs en sel et en sucres est en cohérence avec les recommandations du PNNS ;

  • La nouvelle distribution des points sur la teneur en fibres, ne permet pas de distinguer les aliments sans fibres de ceux apportant une quantité de fibres inférieure à 3% car le nouvel algorithme accorde 1 point positif dès lors que le produit contient à minima 3% de fibres. En ce sens, cette modification apportée à l’algorithme s’écarte des objectifs du PNNS incitant les consommateurs à « aller vers les féculents complets » et « si nécessaire, les produits semi-complets » ;
  • Pour ce qui est du calcul du score pour la catégorie des fromages, l’ANSES considère qu’il serait plus pertinent de discriminer les fromages par rapport à leur teneur en calcium plutôt qu’en protéines (car il n’existe pas de carences en protéines dans la population française). Il serait alors préférable selon l’ANSES d’intégrer directement les teneurs en calcium comme composante positive pour l’ensemble des aliments ;
  • En ce qui concerne la catégorie « matières grasses animales et végétales, fruits à coque et graines », l’ANSES juge que la teneur en acide alpha-linolénique (w3) devrait être intégré dans la composante positive du calcul afin d’orienter les consommateurs vers des aliments plus riches en oméga 3 plutôt que de les inciter à ne pas consommer de produits riches en acides gras saturés;
  • Le nouvel algorithme abouti à un score moins sévère sur les boissons. Cela étant moins dissuasif pour les consommateurs d’en consommer;
  • Toujours concernant les boissons, l’ANSES considère qu’étant donné que seules les eaux peuvent obtenir un Nutri-Score A, il n’est pas nécessaire de les distinguer d’une autre façon des autres boissons n’apportant pas de calories. C’est pour cela que selon l’ANSES, il ne semble pas justifié d’accorder des points négatifs supplémentaires aux produits contenant des édulcorants;
  • Enfin, afin de mieux discriminer les boissons entre elles (les laits, jus de fruits et soda), il serait opportun selon l’ANSES d’inclure dans l’algorithme de calcul d’autres nutriments d’intérêt notamment des vitamines et minéraux.

LES CONCLUSIONS DE L’ANSES

  • Les modifications du cahier des charges de l’algorithme du Nutri-Score sont cohérentes avec les recommandations nutritionnelles actuelles (amélioration de la capacité du Nutri-Score à discriminer et classer les aliments)
  • L’ANSES se questionne sur la capacité du Nutri-Score à régler à lui seul les déséquilibres nutritionnels de la population s’il n’est pas associé à d’autres mesures fortes.
  • L’ANSES recommande que des travaux de recherche en santé publique soient menés pour déterminer les forces et faiblesses du dispositif dans le but de faire progresser l’efficacité de la politique publique en Nutrition-Santé.

 

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